19

Le marquis ne désarme pas

 

 

 

 

Quelque chose la secouait, comme pour la faire émerger de l’inconscience. Mais ses paupières refusaient de lui obéir.

— Victoria !

Une voix sifflante appelait son nom.

Brusquement, la scène avec les vampires et la voiture de Sébastien lui revint à l’esprit et elle ouvrit les yeux.

Elle n’y voyait toujours rien. La voix s’était rapprochée, mais elle était trop faible pour parvenir à l’identifier.

Quelque chose l’enveloppait, une chose épaisse comme une couverture, qui lui interdisait tout mouvement et l’empêchait presque de respirer. Elle n’avait pas envie de se réveiller et pourtant il le fallait.

Soudain, elle sentit des mains qui défaisaient ses liens, les jetaient au loin, et pour finir soulevaient l’épaisse couverture.

Victoria inspira l’air goulûment. Une sensation délicieuse... malgré l’odeur de poisson pourri qui flottait dans l’atmosphère.

— Max ! Comment êtes-vous arrivé jusqu’à moi ? demanda-t-elle en se relevant.

Ils se trouvaient dans une sorte d’entrepôt qui, à en juger par le doux clapotis et la puanteur qui remontaient à travers le plancher, devait se trouver près des docks.

— Ils vont revenir vous chercher à tout moment, partons vite, dit-il en la saisissant par le bras. Le jour va se lever dans moins d’une heure, ils ne vont pas tarder.

Tandis qu’il l’entraînait hors du bâtiment, elle essayait de comprendre comment il avait fait pour la retrouver. Elle n’avait pas dû perdre connaissance pendant très longtemps si le soleil n’était pas encore levé.

Dehors, Victoria inspira la brise marine salée et l’odeur beaucoup plus agréable des algues.

Une voiture les attendait au coin de l’entrepôt. C’était celle de Barth. Elle jeta un regard interrogateur à Max qui devança sa question :

— Voyant que vous tardiez à revenir, Barth m’a alerté. Sébastien m’a raconté le reste. Montez.

Il monta à sa suite et la voiture s’ébranla avec un sursaut enthousiaste. Barth semblait lui aussi impatient d’aller se coucher.

— Ils voulaient m’emmener voir Lilith, dit Victoria. Pourquoi m’ont-ils laissée là ? Pourquoi ne m’ont-ils pas menée directement à elle ?

— N’ayant pas personnellement assisté à la scène et n’étant pas au fait de leurs petits secrets, je ne peux qu’émettre des suppositions... mais je dirais que c’est parce qu’ils ne savent pas exactement où elle se trouve, ou parce qu’elle n’est pas en mesure de... euh... vous recevoir.

Victoria se renversa sur la banquette, soulagée, quelle qu’en soit la raison, de ne pas avoir été livrée pieds et poings liés à la reine des vampires. Si elle rencontrait un jour Lilith, c’est elle qui fixerait les conditions.

 

 

Victoria ne se sentait vraiment pas d’humeur à se rendre à la fête du cinquantième anniversaire du duc de Mullington. Mais elle n’avait pas le choix.

Ayant constaté que le marquis de Rockley n’avait pas rendu visite à sa fiancée depuis plus d’une semaine, sa mère était dans tous ses états. Pour éluder ses questions, Victoria passait son temps enfermée dans sa chambre, mais cela ne faisait qu’empirer les choses. Car Melly n’était tout simplement pas prête à admettre la rupture des fiançailles. Rockley était un parti beaucoup trop enviable pour qu’on le laisse filer. Il lui avait demandé la main de Victoria, et elle avait bien l’intention de la lui donner.

C’est pourquoi, par un soir d’été particulièrement lourd, lady Melly, trépignant d’impatience, invita sa fille à prendre place à bord de la voiture privée des Grantworth, avant de s’installer sur la banquette opposée.

— Ta coiffure est superbe ce soir, Victoria. Ta femme de chambre s’est surpassée. Même si je ne comprends pas pourquoi elle tient tant à planter ces baguettes chinoises dans ton chignon. Jamais elle ne te propose des plumes ou des perles ?

Ce soir, les piquets s’ornaient de volutes roses et vertes, une création dont Verbena tirait une certaine fierté.

— Elle aime innover, répondit Victoria espérant ainsi couper court à un long sermon. Et moi aussi.

Heureusement, lady Melly sembla se contenter de cette explication. Plongeant la main dans son réticule, elle en sortit un carton d’invitation qu’elle relut pour la énième fois en marmonnant. C’était un miracle que le duc de Mullington ait atteint l’âge de cinquante ans avec la vie de débauche et de péché qu’il avait mené.

Victoria se garda bien de faire remarquer que ses péchés si graves soient-ils, n’étaient rien en comparaison de ceux de certaines créatures réunies à Londres.

La robe de Victoria en soie vert printemps était un peu chaude pour la saison. Mais la mode était la mode, et aux yeux de lady Melly, aucune autre étoffe n’eût été digne de la future marquise de Rockley. Car, jusqu’à preuve du contraire, sa fille était toujours la fiancée du marquis. De petits boutons de roses blancs et roses sur fond de feuilles vert foncé fleurissaient son corsage, ses mancherons, et les galons qui ornaient le bas de sa jupe. Son châle de dentelle rose reposait pêle-mêle sur ses genoux avec son réticule. Elle portait des gants vert foncé.

Victoria savait qu’elle était en beauté. Si seulement elle avait pu se sentir aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Elle faisait de son mieux pour ne pas laisser errer son esprit tandis que sa mère se répandait en recommandations sur la façon dont elle devait se comporter avec Phillip au cas où il viendrait au bal. Elle devait se montrer chaste et courtoise, mais également un tantinet mystérieuse si elle voulait aiguillonner son désir  – si tant est qu’il ait jamais faibli.

Naturellement, lady Melly n’avait pas cherché à comprendre ce que Victoria avait essayé de lui dire. Le désir de Phillip n’avait pas que faibli, il s’était tout bonnement évaporé.

Le trajet lui sembla à la fois interminable et trop court. Victoria était épuisée par une semaine de randonnées nocturnes, sans parler des événements et des émotions de la nuit précédente dans la voiture de Sébastien.

Mais bien que redoutant de se retrouver face à face avec Rockley, elle avait envie de faire la fête, de boire, manger, danser, flirter, échanger de menus propos et s’amuser avec des gens qui n’avaient pas les yeux rouges et des crocs aiguisés.

Ou des airs d’ange blond aux baisers incendiaires.

Verbena l’avait munie de piquets, naturellement, au cas où un  – ou une  – vampire ne cherche à s’infiltrer dans le bal... encore que la chose fut peu probable dans la mesure où Mullington House était une ancienne abbaye où reliques et symboles religieux se trouvaient à profusion, y compris jusque sur le portail qui fermait la propriété. En outre, Sébastien lui avait dit que les vampires se terraient au Calice depuis les raids nocturnes qu’elle avait menés. En tout cas, et quoi qu’il en soit, elle était prête à parer à toute éventualité.

Sébastien. Victoria se sentait à la fois confuse et émoustillée quand elle pensait à lui et à ce qui s’était passé entre eux. Il avait baisé ses seins ! Et elle l’avait laissé faire... et même encouragé.

Elle sentit une bouffée de chaleur lui monter aux joues tandis que la scène dangereuse, passionnée, excitante, se rejouait dans son esprit. Elle revit ses lèvres humides baisant sa peau nue. Au moment où il l’avait fait, elle s’était sentie tiraillée entre le bien et le mal. Et malgré cela, elle avait pris du plaisir à lui rendre ses baisers.

L’avait-il réellement livrée aux vampires ?

Elle n’arrivait pas à croire qu’il ait pu faire une chose pareille... et pourtant le guet-apens semblait parfaitement orchestré. Deux détails, en particulier, la chiffonnaient. D’une part, il n’avait pas cherché à nier ; et d’autre part il semblait avoir deviné qu’ils étaient arrivés à peu près au moment où elle-même avait senti sa nuque se glacer.

— Victoria, cesse donc de ruminer. Nous sommes arrivées et tu n’as même pas encore mis ton châle.

Ah, oui, son châle.

Victoria se mit debout en gardant la tête inclinée pour que son chignon ne racle pas le toit, puis passa sa sortie-de-bal autour de ses épaules et la laissa glisser le long de ses bras jusqu’aux coudes. La voiture sursauta en prenant place dans la longue file d’attelages qui attendaient de décharger leurs passagers. Victoria tituba, écarta les pieds pour reprendre son équilibre.

— Assieds-toi, Victoria, ordonna impatiemment sa mère.

— Je préfère rester debout. Nous sommes presque arrivées.

Elle se sentait brusquement agitée et incapable de rester en place. Les muscles de son estomac se nouaient et se révulsaient. Elle savait que Rockley serait là. Il avait décliné toutes les autres invitations des deux dernières semaines, mais les Mullington étaient des cousins éloignés et il se devait d’être présent.

Enfin, elle émergea de l’habitacle surchauffé. Le soleil à peine couché irradiait encore l’horizon d’une lueur rose, mais la nuit jetait déjà son manteau gris bleuté sur les toits et la façade de la maison. Les torches et les lampes éclairaient d’une lumière jaune l’allée pavée qui menait à l’entrée d’honneur.

Lorsqu’elles furent annoncées, Victoria balaya d’un regard la foule qui se pressait dans le vestibule, au pied de l’escalier. Dieu merci, Phillip n’était pas là. Ou tout au moins pas encore. A moins qu’il ait renoncé à venir pour de bon.

Gwendolyn Starcasset, en revanche, faisait partie des convives, et la salua comme on salue une vieille connaissance.

— Comme je suis contente de vous revoir ! lui dit la petite blonde. Vous n’avez pas idée comme nos joyeuses conversations sur la meilleure façon de choisir un prétendant m’ont manqué. Enfin, en ce qui vous concerne, ce n’est plus d’actualité, puisque vous avez tiré le gros lot !

— En effet.

Trois syllabes que Victoria eut du mal à prononcer. Mais pourquoi Phillip n’avait-il pas publié une annonce dans la chronique mondaine du Times ? Pourquoi ne mettait-il pas fin une fois pour toutes à son supplice ? Dès que la rumeur se répandrait que leurs fiançailles étaient rompues, elle serait bannie, et pourrait ainsi cesser d’aller aux bals et aux concerts pour se consacrer entièrement à la chasse aux vampires.

Après tout, c’était son destin. Et la raison pour laquelle elle avait renoncé à Phillip.

— Mon frère George a été fort déçu d’apprendre que Rockley vous avait demandée en mariage. Car vous lui aviez tapé dans l’œil au bal des Steering.

— Et vous ? demanda Victoria en regardant malgré elle vers la porte d’entrée.

Elle n’avait aucune envie de voir Rockley qui, de toute façon, la battrait froid. Ce qui ne ferait qu’ajouter à son désarroi. Sans parler de lady Melly.

Oh, mais bon sang, pourquoi n’avait-elle pas été plus franche avec sa mère ?

Gwendolyn se lança dans un long babillage sur les trois garçons qui lui avaient manifesté quelque intérêt, jusqu’à ce que l’un d’eux vienne l’inviter à danser. Victoria décida d’aller se réfugier dans le salon réservé aux dames, mais n’en eut pas le temps. Lord Everett Campington s’était approché. S’inclinant avec élégance, il l’invita à danser.

Heureuse d’avoir autre chose à faire qu’à surveiller la porte d’entrée, Victoria accepta et se laissa emportée par le rythme effréné du quadrille.

Au bras de Sir Everett, elle se mit en ligne avec tous les autres couples et sauta, virevolta, tournoya, s’inclina, jusqu’au moment où elle réalisa qu’elle souriait.

Comme Sir Everett et elle exécutaient un moulinet particulièrement énergique, Victoria oublia qu’elle était beaucoup plus forte que son partenaire et, emportée par son élan, l’envoya rouler en travers de la piste de danse.

S’étant relevé, il l’enlaça à nouveau et la fit pivoter pour exécuter une autre figure.

Cette fois, c’était elle qui se retrouva face au public. Au moment où elle relevait la tête en riant son regard croisa celui de Phillip.

A sa grande surprise, elle ne trébucha même pas. En fait, elle en éprouva un immense soulagement. Quand la danse s’acheva, Sir Everett dit :

— Irons-nous chercher Rockley ? Je suppose qu’il va exiger la prochaine danse.

— Je meurs de soif, répondit Victoria sur un ton léger, en ayant soin de ne pas regarder dans la direction de Phillip. Je ne suis pas certaine que Rockley soit encore arrivé.

Sir Everett s’inclina avec déférence. S’il avait deviné qu’elle mentait, il était suffisamment galant pour ne pas l’embarrasser.

— Mais naturellement, miss Grantworth. Voyons si nous pouvons trouver un verre de punch.

Victoria parvint à se tenir occupée durant la demi-heure suivante. Elle dansa avec trois autres messieurs, y compris le frère de Gwendolyn, et but pas moins de six verres de punch pour se rafraîchir, mais aussi pour trouver une bonne excuse de se retirer deux fois aux toilettes.

Arriva le moment où la confrontation était devenue inévitable. Comme elle se retournait pour accompagner Sir Waverley sur la piste de danse, une voix dit posément :

— Waverley, je pense que cette danse me revient.

Elle se figea sur place. Puis se retourna, la gorge sèche.

— Rockley, dit-elle en s’efforçant d’avoir l’air enjoué. Sans succès.

Dieu que son visage était... beau, tourmenté, fatigué, irrité... et familier. Ses paupières semblaient un peu plus lourdes qu’à l’ordinaire, ses yeux bleus un peu plus froids, sa bouche un peu plus pincée. Mais c’était toujours Phillip. Et il l’invitait à danser. Elle glissa son bras ganté de vert sous le sien, puis, sans un mot, ils s’approchèrent de la piste de danse. C’était une valse. Bien sûr.

Il la prit dans ses bras d’un geste un peu trop brusque et empressé, et l’amena jusqu’au centre de la salle de bal, comme s’il avait voulu que tout le monde les voie. Et ils commencèrent à tournoyer.

Victoria gardait les yeux fixés au-dessus de son épaule, craignant de croiser son regard. L’ironie de la situation ne manqua pas de la faire sourire intérieurement. Elle pouvait sans états d’âme affronter deux, trois, ou même huit vampires... mais regarder l’homme qu’elle aimait dans les yeux lui était impossible.

Après deux tours de piste, il dit :

— Je vous saurais gré de me regarder, Victoria. Et même de sourire un peu. Sinon les gens vont se mettre à jaser.

Elle leva les yeux sur lui, mais ne parvint pas à esquisser un vrai sourire.

— Vous êtes en beauté ce soir, dit-il en plongeant ses yeux dans les siens tout en contournant adroitement un couple qui n’arrivait pas à valser en mesure. Pas étonnant que les cavaliers aient été aussi nombreux à vous inviter.

Un... deux-trois ; un... deux-trois... Il n’y avait plus rien entre eux, rien qu’une mesure à trois temps et le sentiment d’avoir échoué.

— Je m’attendais à ce que vous me battiez froid. Pourquoi m’avez-vous invitée à danser ?

Il haussa les sourcils.

— Aux yeux du monde, vous êtes toujours ma fiancée, Victoria. Je n’allais pas vous laisser danser toute la soirée avec quelqu’un d’autre.

— Dans ce cas, pourquoi ne pas mettre une bonne fois pour toutes un terme à cette mascarade, Phillip ? Annonçons notre rupture et ainsi vous serez libre de faire la cour à qui bon vous semble.

Sa question resta en suspens jusqu’à la fin de la valse. Phillip lui offrit à nouveau son bras.

— Que diriez-vous d’aller prendre un peu l’air ? Vous semblez essoufflée.

Essoufflée et  – oh, mon Dieu ! - suant à grosses gouttes après s’être démenée sur la piste de danse.

— Oui, c’est une bonne idée, dit-elle en s’emparant de son éventail.

Elle l’ouvrit d’un geste sec et commença à l’agiter pour assécher le voile de transpiration sur sa poitrine.

Ils firent une halte à côté du buffet pour prendre deux verres de thé glacé. Le breuvage était sucré et tiède. Victoria laissa Phillip la mener jusqu’aux arcades festonnées de clématites.

Il écarta d’un geste le rideau végétal, et elle sortit dans la douce fraîcheur de la nuit. Dépassant les jardinières de gardénias et de roses qui embaumaient l’air du soir, Phillip l’entraîna jusqu’à l’extrémité de la terrasse, puis s’engagea dans une allée.

Voyant qu’il restait silencieux, Victoria n’y tenant plus s’écria :

— Pourquoi n’avez-vous pas publié la nouvelle dans le Times ?

— Je me suis posé la même question vous concernant.

— En tout cas... merci. C’est très gentil à vous de m’aider à sauver la face.

Ils se trouvaient à présent à une bonne distance de la maison, et Victoria allait se remettre à parler quand ils tournèrent au coin de l’allée et débouchèrent dans une tonnelle ployant là encore sous les clématites et les rosiers grimpants. Dessous se trouvait un petit banc de pierre. Ils s’assirent. Phillip l’attira aussitôt contre lui et l’embrassa. Oh, comme il l’embrassait. Comme tout à l’heure, lorsqu’elle l’avait revu, une douce sensation d’intimité s’empara d’elle. Et soudain tout devint clair.

Elle se surprit à passer ses doigts entre ses cheveux pour dégager sa nuque, tandis qu’elle pressait son corps contre le sien. Phillip se recula et la regarda dans les yeux.

— Vous m’avez manqué. J’avais décidé de ne pas venir ce soir, et de vous laisser vaquer seule à vos occupations, dès lors que je n’ai plus aucun droit sur vous, mais je n’ai pas pu. Et pas à cause du qu’en-dira-t-on, mais parce que je voulais vous revoir.

— Moi aussi, Phillip, vous m’avez manqué, avoua Victoria en battant des paupières. Chaque jour j’ai jeté un coup d’œil à la chronique mondaine, certaine que l’annonce s’y trouvait. Mais non.

— Et moi, je m’attendais à ce que ce soit vous qui brisiez le silence.

— Mais non. Phillip, vous avez dit...

Elle se recula et ajouta :

— Rien n’a changé. Je ne peux pas vous dire ce que vous voudriez savoir.

— J’ai beaucoup réfléchi de mon côté, quand j’étais au club, au parc ou dans mon bureau, bref, partout où je savais que je ne risquais pas de vous rencontrer, confessa-t-il, un sourire timide aux lèvres.

Elle lui rendit son sourire. Elle aussi avait tout fait pour l’éviter... comme de hanter les rues de St Giles à minuit passé.

— Vous avez parlé de destinée, dit que la vôtre était déjà tracée et immuable. Mais Victoria, je ne crois pas que le destin soit écrit d’avance. Il y a des choix qui s’offrent à nous. Par exemple, mon destin à moi était de vous aimer  – j’en suis certain, car je ne vous ai jamais oubliée après notre première rencontre, il y a des années. Je n’ai même pas songé à prendre une épouse avant cette année... et vous avez porté le deuil deux ans durant. Comme si nous avions tous les deux attendu le bon moment... pour nous rencontrer.

— Mon destin est de vous aimer. Mais je peux choisir de quelle façon suivre le destin qui m’a été fixé. Je peux vous aimer et être à vos côtés, ou vous aimer de loin. Mais après ce qui s’est passé ce soir, je veux que vous soyez à mes côtés, dit-il en lui prenant les mains pour les baiser l’une après l’autre.

— Phillip...

— Victoria, quelle que puisse être votre destinée, vous avez la possibilité de faire des choix. Vous pouvez décider de suivre votre destin ou le contrarier. Le partager ou le cacher.

— Phillip, je vous jure que... Je vous jure que je ne peux pas changer la voie qui est la mienne ni vous la dévoiler. Mais...

Elle posa le bout de ses doigts gantés sur ses lèvres pour l’empêcher de répondre.

— Mais si vous voulez bien de moi, envers et contre tout, je vous promets de faire le choix d’équilibrer cette partie de ma vie avec la vie que nous construirons ensemble. C’est la seule partie de mon destin que je peux contrôler.

— Dans ce cas, il n’y aura jamais aucune autre femme que vous pour moi. Victoria, nous allons unir nos destins.

Et il l’embrassa.

Chasseurs de vampires
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